J’aime exercé le droit en entreprise. Vraiment, j’adore ça. Si vous vous posez des questions sur ma carrière ou si vous me suivez sur LinkedIn, vous vous en rendrez compte immédiatement. Mais j’ai constaté que de nombreux avocats ou juristes en cabinet ont des questions (ou même des craintes) sur ce qu’est le métier de juriste d’entreprise. L’époque où l’on passait ses journées à examiner des accords de confidentialité est révolue. Aujourd’hui, être juriste d’entreprise, c’est résoudre les problèmes de manière générale, participer à la croissance de l’entreprise et savoir écouter.
Quel que soit votre niveau d’expérience ou le type d’établissement dans lequel vous allez travailler, les dix conseils suivants vous aideront à passer du cabinet à l’entreprise :
Adaptez votre pratique du droit…
Vous allez rapidement changer votre façon de travailler et de délivrer vos conseils juridiques. Acceptez cette fatalité ! Il est temps de devenir “l’homme (ou la femme) à tout faire” que vous avez toujours su que vous pouviez être..
1/ Utilisez un langage simple et concis
Le langage juridique est l’exception, pas la règle. Pouvez-vous répondre à une question en un mot ? Peut-être en une phrase ? De préférence, pas plus d’un paragraphe.
2/ Adios la perfection, hola « good enough »
Si vous essayez d’appliquer les normes de votre cabinet à tout ce que vous faites en interne, vous allez devenir fou.
3/ N’exagérez pas vos capacités
Ne promettez pas l’impossible sur les délais : vous verrez tellement de problèmes non juridiques que vous pensez pouvoir / devoir résoudre ; ne le faites pas (ou du moins, pas à chaque fois).
Votre temps vous appartient désormais : vous n’avez plus d’associés qui promettent des choses pour hier, puis attendent de vous que vous les fassiez.
4/ Emettre des opinions est une bonne chose, faire des réserves l’est moins
Il y a des nuances, mais on attendra de vous des opinions plus fermes, plus souvent – et personne dans l’entreprise n’écoutera (ou ne se souviendra) de toutes vos réserves, alors ne vous en préoccupez pas à moins d’y être obligé.
5/ Appuyez vous sur vos conseils externes
Vous n’êtes pas seul et vous n’êtes pas tenu d’avoir les réponses à toutes les questions à portée de main. Faites appel à vos sympathiques avocats (même en période de restrictions budgétaires, la plupart d’entre ceux avec qui vous avez développé des relations vous accorderont gratuitement un peu de leur temps).
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…et penser différemment
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait réellement la « capacité d’analyse » ? Il s’agit de la capacité d’absorber une multitude d’informations sur n’importe quel sujet, de poser des questions et de repérer les lacunes, d’examiner tout cela avec votre expertise juridique, puis de donner une réponse, une recommandation ou une opinion. Cela s’applique à presque tous les sujets, et ne se limite certainement pas aux questions juridiques techniques. C’est pourquoi les juristes d’entreprise sont souvent sollicités pour intervenir sur divers sujets, souvent non juridiques.
Mais comment établir cette confiance avec l’entreprise, et comment donner une recommandation ou une réponse pragmatique ?
6/ Une gestion stratégique du risque
Où se situent vos clients internes dans l’éventail des risques ? Votre travail consiste à leur donner des informations pour qu’ils puissent prendre une décision, ce qui peut souvent inclure une série d’options – mais essayez d’anticiper la façon dont vous devez présenter vos suggestions.
7/ Faire preuve de patience
En l’absence de crise au premier jour, il faudra un certain temps à l’entreprise pour s’habituer à vous, surtout si elle a toujours eu de mauvaises relations ou des relations distantes avec le service juridique interne.
8/ Assumer votre rôle
Vous ne faites pas du droit pour faire du droit. Vous devez vous poser les questions “comment l’entreprise gagne-t-elle de l’argent (ou quelle est la mission de l’ONG/institution)” et “quelle est la place du juridique (dans la réalisation de cet objectif)” ? Comment faciliter cela conformément à la politique risque adoptée par l’entreprise, par vos conseils et votre soutien ?
9/ Apprentissage à 360°
Demandez, demandez, demandez. Les opérationnels prendront le temps de répondre à vos questions si vous êtes réellement intéressé et si ils en retirent des bénéfices sous forme de conseils juridiques plus ciblés et délivrés plus rapidement. N’ayez pas non plus peur d’enseigner à vos collègues – ne partez pas du principe qu’ils connaissent les concepts juridiques de base, qui peuvent pourtant avoir de profondes implications commerciales.
10/ Apportez votre énergie
Les juristes sont des résolveurs de problèmes dans l’âme ; apportez cette énergie et toute votre expertise non juridique à la table. Cela peut inclure la médiation, la diplomatie, la gestion de projet et même… l’intelligence émotionnelle .
Surtout, n’ayez pas peur de faire le grand saut. Les attentes les plus élevées viendront de vous-même – et si ces attentes se situent au niveau de la perfection des cabinets d’avocats, il est temps de respirer et de relativiser un peu…
Cet article est issu du site Crafty Counsel et a été rédigé par Emma Norman, Senior legal Counsel chez Invesco
Avec l’aimable autorisation de Benjamin White, nous l’avons traduit pour les lecteurs francophones.
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