Par Frédéric Cordel, fondateur de FCconsulting (www.fcconsulting.company), formateur, auteur, « geek dans l’âme » et donc un peu fan de « no code ».
Si dans le cadre de vos activités de compliance (SAPIN 2, RGPD, Devoir de Vigilance…), vous devez mettre en place de nouveaux registres (par exemple de vos activités de lobbying) ou bien si vous avez en tête de faciliter la vie de vos clients internes en leur proposant des outils d’aide à la décision (par exemple dans le cadre de votre politique cadeaux), mais que vous souhaitez avancer en autonomie, sans dépendre d’une armée de développeurs, alors le « no code » est fait pour vous ! *
Le « no code » ce sont des outils informatiques à la portée de tous, qui vont vous permettre de construire très rapidement de petits logiciels qui répondront spécifiquement à vos besoins métiers. Ici, pas de connaissance requise en codage, il vous suffit juste d’investir un peu de temps pour apprendre à bien maîtriser les fondamentaux de ces outils.
De telles solutions offrent de nombreux avantages (et quelques inconvénients) par rapport à des logiciels « classiques ».
Tout d’abord, les logiciels ainsi produits sont 100% alignés avec vos besoins métiers : vous ne payez donc que ce dont vous avez besoin. Vous pouvez ainsi également dire bye bye à la complexité (à l’exemple des 95% de fonction Excel jamais utilisées).
Avec le « no code », vous êtes par ailleurs totalement indépendant dans le développement de vos outils. Une réglementation vient d’être modifiée (cela n’arrive jamais bien sûr…) et vous avez besoin d’un nouveau formulaire de collecte de données avec des flux de notification et/ou validation ? Pas de panique, il vous faudra sans doute moins d’une journée pour le développer et le déployer (contre souvent plusieurs semaines voire mois avec un logiciel « classique1 »).
Les solutions « no code » sont en outre très peu coûteuses (par les temps qui courent votre DG sera toujours sensible à ce point). Certains abonnements coûtent en effet quelques dizaines d’euros par mois.
Si ces avantages sont très appréciables, le « no code » comporte également quelques inconvénients. On citera notamment :
- La relative variabilité des modèles économiques des plateformes de « no code » qui se traduit principalement par des modifications dans i) les modalités tarifaires ii) les clauses relatives à la propriété intellectuelle. Mieux vaut donc s’appuyer ici sur un éditeur ayant développé de telles solutions depuis plusieurs années (par exemple plus de 10 ans pour ZOHO) afin de limiter les risques.
- Les risques accrus de « shadow IT » et/ou « shadow data », qui peuvent toutefois être encadrés par de bonnes pratiques de gouvernance (certes souvent difficiles à mettre en place en matière de données…)
Les critères clés de choix d’une plateforme « no code »
- Le nombre de clients et d’applications gérés avec la plateforme,
- La taille et l’ancienneté de la société éditrice,
- La localisation des serveurs informatiques,
- Les outils de sécurité proposés (2FA, chiffrement, sauvegardes…),
- La gestion de la propriété intellectuelle,
- Le langage utilisé/la possibilité de procéder à des exports/traduction dans d’autres langages,
- La stabilité du modèle tarifaire,
- La définition d’un utilisateur…
Que vous soyez ou non convaincu de l’intérêt du no-code pour votre organisation, nous vous invitons vivement à faire preuve de curiosité en testant quelques solutions2.
Si ce sujet peut paraître abstrait pour des juristes, ceux qui s’en empareront deviendront des profils sans doute recherchés dans la profession dans les années à venir (la maitrise du no-code ouvrant d’ailleurs, d’une certaine façon, la voie aux fonctions de legalops ou à des postes dans des legaltechs).
En résumé, le « no code », c’est un peu comme ChatGPT, bien utilisé, vous ne pourrez plus vous en passer !
* Les exemples donnés ici ont été développés par FCconsulting dans le cadre de besoins exprimés par des clients.
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Cet article exclusif a été rédigé par Frédéric Cordel, Président fondateur de FCconsulting : structure de conseil « agile » spécialisée en contrôle interne, gestion des risques et compliance (SAPIN 2, RGPD…).
